LETTRE À L'ÉMIGRANT
En visant le plus beau rêve de ton
sommeil,
Laissant gaspiller la chaleur de ton
soleil,
Comme disparaissent les gouttes de
rosée,
Tu fuis ton pays puisqu'il donne la
nausée.
Tu abandonnes ta maison, tes fils, ta femme,
Ton habitation, les boucans,
remplis de flammes;
Tu repousses ton truc de pêche, tes rames,
Dans le seul grand but de mettre fin
à tes drames.
Point de plage, bain de rivière, c'est le froid;
Point d'attention patriotique, mais
l'effroi.
Il a besoin d'énergie, tu es la batterie,
Sois raisonnable, ne laisse pas ta
patrie.
Pour ton bien-être, pour atteindre
le standard,
Où es-tu? Retourne chez toi, pauvre émigrant;
Contre toi, il y a trop de propos
dénigrants.
Émigrant, où es-tu? Qu'est-ce que tu
deviens?
Il a grand besoin de toi, s'il-te-plait reviens.
Vivre ailleurs ne fait pas forcément
le bonheur;
Ne te laisse pas faire. Où est donc
ton honneur?
Ailleurs, on se sert de toi comme
coussin...
Toi,
aie la dignité, descendant de Toussaint.
Reçois cette missive pour être en
mesure
D'emballer ces mots forts et guérir
tes blessures.
Laisse tomber, oublie tes peines et tes douleurs,
Bleu, rouge ne sont-ils toujours pas tes couleurs?
Ne compte pas sur Chili, sur Brésil, et la France,
Tu dois penser à un éventuel retour;
Ton pays, souffrant,
a besoin de ton secours,
Il compte sur toi pour le sauver de
sa souffrance.
Auteur: CÉLISSAINT Widlin
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