COVID-19: RISQUE SPECIFIQUE POUR LES ENTREPRISES ET IMPACTS SUR L'ECONOMIE MONDIALE



COVID-19: RISQUE SPECIFIQUE POUR LES ENTREPRISES ET IMPACTS SUR L'ECONOMIE MONDIALE

 Dès qu'un investisseur choisit d'entreprendre, il ne peut pas faire abstraction du « risque », étant inhérent à toute activité. En fait, je m'en souviens d'une définition du Professeur Ricardo Alexandre lors d'un Cours de Finance des Affaires ainsi formulée en ces termes « Probabilité qu'un événement fâcheux se produise et qui entraîne des conséquences néfastes pour l'Entreprise « .Pour ce qui est de la conjoncture actuelle, les Entreprises font face à un « risque spécifique » (unsystematic risk), autrement dit risque non-diversifiable selon la Théorie Financière développée en   1952 par Harry Markowitz. Celui du COVID-19 entraînant un ralentissement considérable des activités. D'où un certain impact au niveau de l'Economie Mondiale.

 En effet, selon les prévisions de l'Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE), l'Economie Mondiale  pourrait connaître une contraction de 2.4% en 2020 avant une croissance de 3.3 % l'année prochaine. Quant aux restrictions imposées par les différentes autorités gouvernementales, certains secteurs vitaux tels que l'Emploi, la Production, les Services, la Consommation, le Transport, le Pétrole, le Tourisme, le Commerce International, le Marché Monétaire et Boursier y sont particulièrement affectés. Ainsi, aux États-Unis, les demandes d'allocation-chômage sont chiffrées à 6.6 millions sur la dernière semaine de mars.
A travers le monde, d'après L'Organisation Internationale du Travail (OIT), la pandémie pourrait causer la perte de plus de 25 millions d'emploi. On parle même de « Sale Coup pour l'Emploi ».

Par conséquent, il en résulterait un accroissement du taux de chômage, une diminution du pouvoir d'achat, une diminution du taux d'épargne, une diminution de certains prélèvements fiscaux relatifs aux revenus, encore plus de faim, de misère pour les couches de la Population Mondiale les plus vulnérables... Son impact est primordial sur la production. En Chine, la  Production Industrielle a diminué de 13.5 % en deux mois (Janvier et Février). En outre, de nombreuses industries qui importaient des produits manufacturiers comme les matières premières de la Chine sont en rupture de stocks en raison de la fermeture des frontières. Cela implique une baisse de l'Offre pour de nouveaux produits. Avec la fermeture des Bars, Restaurants, Hôtels, le Confinement, il s'ensuit une baisse de la Consommation ; un des trois moteurs de la croissance et également une baisse du Chiffre d'Affaires afférents à ces secteurs. De même, la Demande sera moindre. En France, les Ventes de voitures ont baissé de 72 % en mars. L' Arabie Saoudite enregistre le prix du pétrole à son plus inférieur niveau depuis 17 ans, soit 22 dollars le baril. En Europe, la baisse du nombre de visiteurs venus de Chine est fortement ressentie par les Professionnels. A ce titre, le Commissaire Européen Thierry Breton a estimé les pertes à un milliard d'euros de manque à gagner par mois pour le secteur, soit environ 2 millions de nuitées en moins pour l'industrie. Les frontières étant fermées, les échanges commerciaux ne s'opèrent pratiquement plus au même rythme. Au Japon, les importations ont baissé de 14% en février. D'après les prévisions, le Commerce International diminuerait de 1.4 % au premier semestre et de 0.9 % sur l'ensemble de l'année. Si, en Finance, les  Théoriciens, les Analystes stipulent que l'argent a une valeur temporelle, la COVID-19 ne fait que le confirmer. De ce fait, en Afrique du Sud, le Rand s'est dépréciée de 14 % par rapport au dollar en mars. Son impact s'avère aussi significatif sur le marché boursier. Au Brésil, la Bourse a baissé de 33 % en mars. Au niveau de la Zone Euro, baisse des PMI de 29.7 % au cours du même mois. Empreint de conséquences considérables sur presque tout, elle peut provoquer certaines irrégularités. C'est le cas de l'Australie où une première récession est prévue après 29 ans de croissance.

Quoique les répercussions s'y développent dans des proportions alarmantes, il convient de considérer la capacité de certaines Entreprises à subsister. Il va falloir beaucoup de ressources, de décisions stratégiques... Du point de vue comptable, se retrouve toute l'importance du Postulat de la Continuité de l'Exploitation de l'Entreprise aussi appelé Postulat de la Permanence de l'Entreprise. Les Gestionnaires, les Comptables ont donc intérêt à prendre des décisions de nature préjudiciables en ce qui a trait à sa pérennité. En réalité, ce postulat ne stipule pas que l'Entreprise doit toujours exister mais sa capacité de demeurer indéfiniment dans le futur. Sans pourtant être trop optimiste, on espère que la Crise ne durera pas assez longtemps, de quoi permettre aux Entreprises de retrouver le cours normal des activités et ne pas assister aux conséquences financières désastreuses pouvant en résulter.

               
Adolphe JEAN
 Licencié en Administration, Option Sciences Comptables à l'INAGHEI
 Rédacteur, Promoteur, Analyste, Lyricist, Song Interpretator
 Téléphone : (509) 48072260 / 33639273
E-mail:adolfj326@gmail.com





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