Volatilité du taux de change, décote de la gourde par rapport au dollar américain : Une sombre réalité économique qui nous interpelle
Volatilité
du taux de change, décote de la gourde par rapport au dollar américain :
Une sombre réalité économique qui nous interpelle
Une monnaie est dévaluée par rapport à une
autre lorsque les autorités monétaires du pays en question décident de baisser
le taux de change dans le cadre de leur politique monétaire. Et, il y a
appréciation lorsque la monnaie prend de la valeur sous l'effet des relations
du marché
En effet, la dévaluation d’une
monnaie nationale n’est pas un mal en soi. Il s’agit dans la plus part des cas
de stratégies pour rehausser l’économie d’un pays. Dans le cas d’Haïti, la dépréciation
spectaculaire de la gourde, n’est en aucun cas une stratégie de rehaussement de
l’économie, s’il en est une, les effets positifs tardent à se montrer. Durant
Les 5 dernières années, la gourde a subi sa plus grande vague de dépréciation ;
cette décote rapide et spectaculaire de la monnaie nationale a de grandes conséquences
dommageables pour les défavorisés et les plus pauvres.
Vers les années 1980, la situation était
stable avec 5 gourdes pour 1 dollar. Quelques années plus tard, on aurait
besoin de trente cinq gourdes pour un dollar. À ce
moment, la variation du taux de change
était comprise entre trente cinq et quarante cinq gourdes. Après avoir atteint
la barre de cinquante gourdes pour un dollar, la dépréciation s’accélère et
semble dépasser les autorités monétaires. Au cours de 2017-2020
le pire est connue avec une chute vertigineuse ; en seulement 3 ans la gourde
a perdu plus de 70 % de sa valeur. Il
s'avère être très difficile d'expliquer ce phénomène…
Le taux de change est fortement lié
avec la production. L’absence de production nationale de ce nous oblige à décaisser plus de gourde
pour obtenir le dollar et par conséquent, on fait face à une réalité sombre
compte tenu de l’inflation et du manque d’emplois. En
effet, plusieurs
déterminants macro et micro-économiques peuvent expliquer cet état de fait tels
que : le comportement des agents économiques, les prix, l'écart de
productivité, le financement monétaire et la
dégradation de l’environnement des affaires, les
propriétés des banques, les bureaux de change, le rôle
de la BRH dans tout ça.
Plusieurs études ont montré qu’il y
a une corrélation positive entre le financement monétaire et la dépréciation de
la monnaie, or durant cette période, les dépenses publiques ont beaucoup
augmenté alors que les activités économiques restent stables ou se détériorent compte
tenu du climat sociopolitique du pays. Il semble que c’est la loi de Gresham qui
stipule « que la mauvaise monnaie chasse la bonne ».
Et tant qu’on continuera sur cette voie rien
ne changera… le dollar continuera à s’ériger en maitre et expulsera la gourde.
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