Paiement des transferts internationaux en gourdes ou en dollars : les banques, les maisons de transfert et entreprises importatrices tendent vers plus de profit


Paiement des transferts  internationaux en gourdes ou en dollars : les banques, les maisons de transfert et entreprises importatrices tendent vers plus de profit


Dans la circulaire 114-1, datant du 19 juin 2020, la BRH fait obligation à toutes les maisons de transfert et banques du pays de payer tous les transferts internationaux en gourdes et en dollars (US) si toutefois la personne a un compte en $ et reçoit les fonds sur son compte. Or, le paiement des transferts en gourdes est déjà en application sur tout le territoire national depuis la mise en place du
confinement en raison de la pandémie du Coronavirus (COVID-19).
 
D’une part, Cette circulaire n’est que la légalisation d’une pratique qui se fait déjà dans notre économie depuis quelques mois. Dans les données statistiques de la BRH, on a remarqué que les banques haïtiennes ont engrangé de grands profits sur le spread sur change pendant les mois de mai et de juin. Il s’agit en effet d’une mesure consentie du coup à donner aux banques haïtiennes la possibilité de faire plus de gain sur change dans les opérations de change qui deviennent obligataires pour le simple agent économique lambda.

D’autre part, sachant qu’il n’est pas donné à tous d’avoir un compte en $, la plupart des individus qui vont réclamer leur transfert de fonds seront payés en gourdes aux taux préférentiels de la BRH. Ce qui fort souvent n’est pas respecté sur l’étendue du territoire national. Dans les villes de province, il reste évident que bon nombre de maisons de transfert vont en profiter pour fixer leurs propres taux dans le cadre des transferts internationaux.

En fin de compte, la légalisation de cette  pratique au niveau de l’économie depuis quelques mois aura pour effet de diminuer la circulation du dollar $ dans l’économie. Parallèlement à cela, nous constatons une appréciation exponentielle du $ par rapport à la gourde ; ce qui permet de se prémunir contre le risque de change ou la perte sur change dans l’achat des produits à l’international. Beaucoup de commerçants ont déjà emboité le pas en fixant leurs prix en $, et à défaut d’avoir du $ l’acheteur lambda sera obligé de payer le prix au taux fixé par l’entreprise ou le commerçant- ce taux dépasse de loin celui de la BRH-. En ce sens, cette mesure n’est que bénéfique pour ces commerçants.


En somme, cette décision prise par la BRH ne fait que consolider une pratique existentielle dans le pays et donne la pleine liberté aux banques, aux maisons de transferts et aux entreprises importatrices d’engranger de plus de profit sur le dos du consommateur lambda et impactera positivement la montée des prix des produits de premières nécessités dans le pays.

Roodshell Fabrice BIGORE
Étudiant en économie FDSE/UEH

Commentaires