Entre confinement « imposé » et mesures de survie : La majorité vulnérable de la population Haïtienne face à un dilemme.


Entre confinement « imposé » et mesures de survie : La majorité vulnérable  de la population Haïtienne face à un dilemme.

Alors que le coronavirus continue ses ravages, plusieurs pays, dans une perspective de déconfinement, soit partiel ou total, cherchent à trouver de nouvelles mesures plus adaptées en vue de la reprise normale des activités. Cette situation a quand même obligé les gens à passer plus de temps à la maison. Ce qui semble commencer à les inquiéter compte tenu de plusieurs paramètres liés aux nombreux soucis causés par ce nouveau style de vie inattendu. L’un de ces paramètres reste l’incertitude des gens à pouvoir subvenir à leurs besoins à un moment où la situation  socio-économique mondiale  fait peur. Qu’en et-il de la population haïtienne pour qui le confinement reste un obstacle à surmonter au quotidien ?

 Depuis ces dernières décennies, le pays semble connaitre une situation d’extrême pauvreté dont l’un des facteurs les plus évidents résulte en effet de l’échec cuisant des gouvernements qui se sont succédé au pouvoir, incapables d’orienter le pays vers un véritable sursaut économique et ainsi gravir l’échelle du développement.

 On nous a toujours fait comprendre qu’Haïti demeure un pays essentiellement  agricole .Cependant, faute est de constater que l’agriculture parvient à occuper une place de moins en moins importante dans les politiques publiques, donc les priorités gouvernementales. Par ailleurs, il faut souligner qu’au cours de la période coloniale l’agriculture était la principale source de richesse des colons ayant contribué à faire de la France l’une des métropoles les plus prospères. Plus tard, les quelques rares dirigeants arrivés au pouvoir Comme Henri Christophe, Lysius Salomon ont compris que l’agriculture restait une priorité à prendre en compte en vue de la relance économique. Plusieurs années plus tard, nos gouvernements semblent penser à autre chose par le fait de négliger ce secteur pour s’adonner à je ne sais quel autre qui jusqu’ici tarde à donner les résultats escomptés. D’ailleurs, le bilan semble être étonnant avec un taux d’importation largement  supérieur à celui de l’exportation, une inflation galopante, une dépréciation continue de la gourde, un taux de chômage qui augmente, une faim qui tue, une production dite nationale quasi-inexistante, des mesures de confinement impossible à respecter... En un mot, il s’agit d’un bilan de faillite et d’échec…

Derrière tout ce sombre tableau se trouve un paradoxe étonnant dans la mesure où ces choix gouvernementaux de négliger le secteur agricole n’ont pas pu être justifiés au profit du secteur industriel à un moment où toutes les régions du monde semblent avoir pris très au sérieux la révolution industrielle leur ayant permis d’opérer de vastes changements à plusieurs niveaux.
Etant donné la persistance dans l’ignorance,  l’inaction gouvernementale continue à alimenter cette triste réalité au lieu de vouloir aider à y remédier. Ce qui aboutit inévitablement à un désespoir nourri par les couches les plus vulnérables et défavorisées du fait de l’aggravation de leurs conditions de vie et pour qui jusqu’à présent la nourriture continue à rester un luxe.

Et, s’il fallait résoudre ce problème ?
  N’ayant plus besoin de ses dirigeants, le citoyen ne compte que sur lui en cherchant à entreprendre ses petites activités personnelles afin de survivre dans un contexte où la Covid-19 vient dénaturer les rapports socio-économiques. Ce souci de survie porte la population désarmée face aux adversités à braver le danger et les griffes de la pandémie en ne se préoccupant pas des mesures des autorités sanitaires – confinement, distanciation sociale, couvre-feu et autres-. 

Malgré tout, les problèmes socio-économiques persistent encore. La misère augmente, les familles sont perdues…  Le confinement «  imposé » semble énerver la population qui cherche tout prix à se ravitailler et trouver de quoi manger. Cela dit qu'entre confinement « imposé » et survie nécessaire… la population haïtienne a fait son choix. Que faut-il espérer ? À quoi doit-on s’attendre 


                                                        Alcy WOLLY, 
                                     Etudiant en Année  Preparatoire /INAGHEI

 

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