CORONA VIRUS : le mimétisme décisionnel est-il vraiment applicable en Haïti ? Proposition pour une meilleure gestion du Corona virus dans le cas d’Haïti
CORONA
VIRUS : le mimétisme décisionnel est-il vraiment applicable en Haïti ?
Proposition pour une
meilleure gestion du Corona virus dans le cas d’Haïti
Le
Corona virus (COVID-19), de son nom scientifique SARS-CoV-2, est aujourd’hui
une maladie qui touche la planète entière.
Ayant été détecté pour la première fois en décembre 2019 à Wuhan, une
ville de la Chine continentale, il a
très vite traversé les frontières chinoises pour atteindre plusieurs continents.
Actuellement, ce virus continue de se propager à grande échelle dans le monde
notamment aux Etats-Unis, en Italie et en France. En effet, vu la vitesse avec
laquelle le Coronavirus se transmet et l’ampleur des dégâts qu’il provoque, il a
été qualifié de pandémie par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le 11
mars 2020.
“Nous
avons estimé que la Covid-19 peut
être considérée comme une pandémie”, a déclaré le Directeur général de l’OMS,
Tedros Adhanom Ghebreyesus, en conférence de presse à Genève.

Face
à cette menace, tous les Gouvernements du monde se mobilisent en vue de limiter
les dégâts que le Corona virus peut causer et de lutter contre sa propagation sur
leur territoire. Aussi, de nombreux experts qu’ils soient des secteurs public,
privé ou indépendants, encouragent l’adoption de mesures drastiques tant par
les citoyens que par les Gouvernements. Les deux plus grandes mesures adoptées
par les Etats sont la fermeture des frontières avec le reste du monde et le
confinement sur leur territoire respectif. Quant aux citoyens, il leur a été
demandé de pratiquer la distanciation sociale, le lavage des mains et toutes
les autres mesures préventives sur le plan sanitaire. Certains Gouvernements
arrivent même à décréter le couvre-feu pour interdire la vie nocturne dans le
but de limiter la transmission du virus.
Malgré
les risques de propagation de la maladie sur leur territoire, d’autres
Gouvernements n’ont jusqu’ici pas adopté le confinement total. Une telle décision se fonde sur une approche
économique, car selon eux, il faut laisser fonctionner les activités
économiques. C’est le cas par exemple, des Etats-Unis d’Amérique où l’Etat
fédéral n’a pas encore acté pour un confinement total, ce, malgré de nombreux
décès et de cas de contamination enregistrés quotidiennement.
Dans
la foulée, l’Etat haïtien a décidé de fermer graduellement ses frontières après
avoir recensé 2 premiers cas testés positifs le 19 mars 2020. La nouvelle a été
annoncée par le Président Jovenel Moise lorsqu’il a déclaré «Nous avons
enregistré deux premiers cas de coronavirus sur le territoire national» lors
d’un point de presse. Au moment où nous écrivons ces lignes, 15 cas ont été
confirmés soit 12 jours après les 2 premières détections.
En
effet, chacune des mesures visant à lutter contre le virus implique à la fois,
des avantages et des inconvénients. Si certains Etats optent pour le maintien
des activités économiques, d’autres, par contre, cherchent à protéger la vie de
leurs citoyens. Nous ne sommes pas sans savoir que chaque pays a ses propres
réalités et ne peut pas prendre les mêmes décisions que d’autres. Autrement
dit, chaque décision prise d’un pays à l’autre, même si elle vise les mêmes
résultats, confronte à des réalités différentes.
Si
en Haïti le mimétisme intentionnel et constitutionnel sont bel et bien présents
dans le système politique haïtien depuis l’indépendance d’Haïti jusqu’à nos
jours, peut-on continuer à opter, dans la conjoncture actuelle, pour un autre à
savoir le mimétisme décisionnel? En d’autres termes, doit-on continuer à
calquer fidèlement les décisions sur celles d’un pays étranger sans tenir
compte des réalités locales ? Ainsi, dans le cas d’Haïti compte tenu de toutes
les réalités à la fois sociales, économiques, culturelles…, un confinement
total, à l’instar des pays développés où les Gouvernements et leur société
civile s’unissent pour assister leurs populations, est-il applicable ou doit-il
être envisagé au prime abord? Tout en
gardant l’esprit du confinement dans une approche internationalisée, le
Gouvernement haïtien ne devrait-il pas définir de nouvelles stratégies en
fonction des réalités locales? Dit autrement, l’Etat haïtien ne devrait-il pas appliquer
un confinement graduel en fonction de l’évolution de la propagation de la
pandémie ou encore un confinement au cas par cas au regard des zones
géographiquement touchées par le virus ? La notion de « confinement
total » est utilisée ici parce que, selon toute vrai semblance, l’Etat
haïtien opte pour un confinement total sans le citer nommément comparativement
à la France.
Dans
ce travail, nous comptons préconiser une approche pragmatique suivant la
situation haïtienne vis-à-vis de la présence et de la propagation timide du
Covid-19 sur le sol haïtien. Notre travail se veut être une contribution
citoyenne en lien avec la gestion de la pandémie Corona virus en Haïti dans un
contexte de fragilité de l’Etat et de vulnérabilité sociale. Ainsi, nous ferons
une proposition en rapport avec la gestion de l’urgence sanitaire en fonction
des données collectées sur cette maladie. Cette proposition prendra en compte
les réalités économique, sociale et culturelle.
Mais avant tout, voyons ce qu’est le confinement, ses avantages et ses
inconvénients dans le contexte haïtien.
Du
confinement « total » en Haïti : définition, avantages et
inconvénients
Le
confinement est l’une des mesures fondamentales qui a été adoptée et qui s’est
imposée en fonction des résultats qu’elle permet d’obtenir jusqu’ici dans la
gestion de la pandémie Corona virus. Du Nord au Sud, les Gouvernements, les
experts de tout acabit et les institutions internationales ne parlent quasiment
qu’un seul langage : il faut absolument appliquer et respecter le
confinement. Cette mesure s’avère efficace jusqu’ici, car elle permet de
limiter la propagation de la maladie à grande échelle. L’un des pays qui l’a
déjà expérimentée est la Chine lorsqu’elle a ordonné aux quelques 8 331
671 d’habitants de la ville Wuhan de rester chez eux. Par suite de cette
décision, la Chine a non seulement circonscrit le virus dans cette ville, mais
aussi est arrivée à traiter les personnes infectées. Le confinement a donc été
une mesure exceptionnelle. C’est peut-être pour cette raison qu’il sera aussi
appliqué successivement dans les pays occidentaux ainsi que dans le reste du monde.
Mais qu’est-ce que le confinement ?
La
définition la plus simple que nous proposons ici, est tirée du dictionnaire
Larousse. Selon Larousse le « confinement » est relatif au
verbe « confiner » qui, lui, a plusieurs sens, mais nous n’en
retenons que deux. Ainsi, confiner, lorsqu’il est un verbe transitif direct
signifie : « Enfermer quelqu'un dans un lieu, le tenir dans
d'étroites limites ». Alors que quand il est employé à la forme pronominale,
il veut dire « S'enfermer, être enfermé dans un lieu ». Dans la
première définition, confiner désigne l’action d’une personne subie par une
autre. Suivant le premier sens du verbe, quelqu’un peut confiner quelqu’un
d’autre. Une telle action peut être légale ou illégale. Cela dit, elle peut
être une action consentie ou non par le confiné. Tandis que la deuxième
définition implique une décision personnelle.
(Se) confiner devient alors quelque chose de voulu dans ce cas. Maintenant,
le « confinement », nom masculin, se définit comme l’« Action de
confiner, de se confiner dans un lieu ; fait d'être confiné ». Cette
définition porte en elle les contrastes que les deux définitions du verbe
confiner duquel dérive le confinement.

Dans
le contexte actuel, le confinement est une décision imposée par l’Etat haïtien.
Il a été, en ce sens subi, par les Haïtiens. Cela dit, les confinés ne l’ont
pas décidée personnellement. Cette imposition venant de l’Etat est-elle
légitime ?
Pour
répondre à cette interrogation, nous nous referons à Max Weber qui dans, Le Savant et le Politique, définit
l’Etat comme « (…) un rapport de domination de l’homme par l’homme fondé
sur le moyen de la violence légitime ». Par cette
démarche l’auteur accorde à l’État le « monopole de la légitimité »
de la violence. Il faut tout de même mentionner que « toute domination
doit faire naître et renforcer une croyance en sa légitimité. L’État, pour
asseoir sa domination et la faire accepter aux gouvernés, doit exercer son
pouvoir d’une manière qui apparaisse juste et fondée, les gouvernés acceptant
de lui abandonner le monopole de la violence légitime ».
Dans ce cas bien précis, le confinement est considéré comme une
violence certes, mais légitime. Cette
légitimité de la violence conférée à l’Etat ne doit pas être abusée, mais doit
se concrétiser par les moyens du droit (la loi) et s’appliquer par les
institutions compétentes dans une dynamique de construction sociétale. Il faut
souligner, en passant, que l’Etat, quel que soit l’endroit où il se trouve, sa
taille, son développement économique ou autre, a les mêmes prérogatives. De
plus, il doit être au service de tous, ce de manière égalitaire.
La décision de l’Etat d’imposer le confinement en raison de
l’urgence sanitaire causée par la pandémie Corona virus, est légitime dans ce
contexte bien particulier. D’ailleurs, elle est couverte d’une légalité, car un
arrêté a été publié par le gouvernement le 19 mars 2020 pour justifier sa
décision. Alors, il convient de souligner que si le confinement est décidé
personnellement sans être imposé par quelqu’un d’autre, la personne qui en a
décidé s’assume et ne se verra pas demander un accompagnement obligatoire de
l’Etat. En revanche, lorsque celui-ci est imposé par l’Etat, comme c’est le cas
actuellement, cette décision doit obligatoirement faire l’objet d’un
accompagnement sur toutes ses formes, car elle prive les citoyens de toutes
leurs occupations personnelles et professionnelles. On admet que la situation
financière de l’Etat haïtien ne lui permettra pas de subvenir aux besoins de
tout le monde comme cela se fait dans les pays développés. C’est pourquoi, il
serait nécessaire de définir des stratégies adaptées à la réalité du pays.
L’Etat
haïtien, suivant les ressources disponibles est incapable non seulement de
faire respecter un confinement total contrairement à la France, l’Italie et
autres, mais encore ne peut compenser les conséquences économiques et sociales
que causera le Corona virus sur son territoire pendant une longue durée. Dans
son application stricte le confinement limite ou conditionne le déplacement des
citoyens et arrête totalement ou presque les administrations publique et
privée. Il provoque une paralysie de toutes les activités économiques, ce qui
constitue des inconvénients énormes chez les haïtiens qui survivent
quotidiennement. Quant aux entreprises, leurs chiffres d’affaire risquent de
chuter jusqu’à zéro. Du côté de l’Etat, c’est un manque à gagner. Le
confinement, dans un certain sens, impacte négativement tous les secteurs.
Face
à cet état de fait, certains Etats comme le Canada, la France… ont décidé de
prendre en charge le versement des salaires sur une période de trois à quatre
mois, l’arrêt des obligations tant dans le secteur bancaire que dans
l’immobilier pour ne citer ceux-là. Aussi, des aides alimentaires sont
distribuées à ceux qui en veulent dans le plus grand respect. De même, une aide
financière sera déposée sur le compte bancaires des confinés dépendamment de
leur situation. La République Dominicaine, de son côté, aidée par son secteur
privé, dispose d’une importante somme pour aider les familles pendant l’urgence
sanitaire. L’Etat haïtien, quant à lui, a emboité avec les moyens du bord en
décaissant 50 000 000 $USD pour la gestion de la pandémie.
Contrairement
à la République Dominicaine qui a déjà enregistrés plusieurs morts et des
dizaines de cas infectés, la pandémie ne se propage pas à une grande échelle en
Haïti, et n’y fait aucun mort jusqu’ici. De plus, selon la carte qui a été
présentée, les infectés ont été recensés dans quatre départements: Ouest,
Sud-est, Artibonite et Nord-ouest, alors que les autres départements sont
encore épargnés.
Compte
tenu de cette réalité, que faire ? faut-il opter pour le maintien du
confinement total même s’il ne dit pas son nom en Haïti ? ou devrait-on
appliquer un confinement souple où certains jours de la semaine seront
autorisés par l’Etat afin que les citoyens puissent vaquer à leurs occupations?
ou encore ne serait-il pas nécessaire de définir un confinement à
l’haïtienne ? Ce dernier mettrait en exergue une approche territoriale
suivant la carte géographique de présence ou pas du Covid-19. Il préconiserait
un contrôle des échanges interdépartementaux voir interrégionaux.
Le
grand constat est que la confinement total n’est pas respecté en Haïti, car les
gens continuent de sortir quotidiennement pour gagner leur vie. C’est ce qui a
attiré notre attention et qui nous pousse à faire une proposition que nous
jugeons susceptible de permettre à l’Etat de repenser voire réadapter sa
gestion du Corona virus.
Il
est illusoire de croire qu’un confinement total est possible en Haïti. Une
simple analyse comparative entre la réalité sociale des pays qui ont pu
appliquer cette mesure et celle d’Haïti, peut illuminer la décision de l’Etat
haïtien.
Dans des pays où le confinement total a été
appliqué, toute la population a au moins l’accès à des éléments de base liés en
circonstance comme l’électricité, l’eau potable dans les robinets, des
provisions alimentaires, un four électrique leur permettant de préparer leur
repas, une machine à laver pour ne citer que ceux-là.
Cependant,
théoriquement, la portée mimétique de la décision du gouvernement haïtien est
justifiée du fait que dans cette condition de crise exceptionnelle le désir
d’être égal à l’autre est total. Car la théorie du désir mimétique de René
Gérard, anthropologue, historien et philosophe français, l’inventeur de ladite
théorie, fonctionne selon une espèce d’égale totale dans des moments
d’indifférenciation.
De
la nécessité de repenser le confinement total en Haïti
On
ne doute pas que le confinement reste jusqu’à date l’un des moyens les plus efficaces
pour contourner la progression du virus, mais on est certain que son
application telle que le Gouvernement veut l’imposer, est à des dizaines et des
milliers de kilomètres de la réalité haïtienne. La majorité de la population
haïtienne n’a pas accès à des éléments de base appropriés pour un confinement
total comme ceux nous venons de citer plus haut. Même à Port-au-Prince l’accès
à l’électricité est quasi inexistant. La population urbaine, majoritairement
constituée des marchands ambulants et laissés-pour-contre, doit quotidiennement
s’installer aux marchés et parcourir les rues de la capitale pour apporter du
pain à la maison. Comment dit-on à une
telle catégorie sociale de rester chez elle sans lui apporter le soutien
nécessaire comme le font les autres pays ? Une population de très faible
pouvoir d’achat c’est-à-dire qui ne dispose quasiment pas de ressources
financières pour se procurer de quoi à manger pendant cette situation difficile
de confinement. On n’en parle même pas
de la population rurale où les services sociaux de basse sont totalement
inaccessibles. C’est pourquoi, dans les médias traditionnels des voient se
lèvent pour condamner une telle décision sans un accompagnement adéquat. On
peut même voir sur les réseaux sociaux des vidéos qui montrent des gens qui
contestent la décision du gouvernement réclamant le confinement total. Ils se
disent prêts à mourir sous le risque d’être infectés par le COVID-19 que de rester
à la maison pour mourir de faim. A une crise inédite, il faut des solutions
inédites mais adaptées à la réalité haïtienne.
L’exemple
de confinement de Chine
En
Chine par exemple, pour contenir la propagation du virus le gouvernement
chinois n’a pas adopté le confinement total dans toutes les 32 944 villes.
Il a plutôt coupé les va-et-vient entre Wuhan, l’épicentre du virus et les 16
autres villes environnantes. Les véhicules autorisés à circuler étaient pour la
plupart des ambulances, des voitures volontaires transportant des malades et
des camions de ravitaillement approvisionnant la population. Les quartiers se
sont réunis en communauté pour faire des achats groupés. Ensuite, tout a été
livré à domicile. Le risque ici était à zéro puisque tout a été
désinfecté : les camions, les produits qui arrivent des provinces voisines
et mêmes les cartons.
Des
mesures adaptées à la réalité haïtienne
La
réalité sociale haïtienne nécessite des mesures appropriées. Pas des mesures
trop simplistes en tout cas comme le gouvernement haïtien se veut le croire.
Des premières mesures comme se laver les mains, la propreté constante, la
distanciation sociale, ne pas toucher son visage ou son corps, sont sans doute
efficaces. Toutes fois, elles sont encore loin d’empêcher la propagation du
virus. Quelle est alors la mesure la plus stratégique à prendre ?
Le
confinement départementalisé ou régionalisé
Vu
que des cas sont déjà enregistrés dans les 4 départements Nord-ouest (1),
l’Artibonite (1), le Sud-est (3) et l’Ouest (10), et qu’aucun cas n’est encore
trouvé dans le Nord, le Nord-est, le Centre, le Sud, Grand-Anse et les Nippes,
la décision qui s’impose serait le confinement départementalisé ou régionalisé.
Nous
appelons « confinement départementalisé ou régionalisé », la séparation
entre les départements ayant déjà enregistré des cas et ceux qui ne sont pas
encore touchés. Aussi, le côté régionalisé concerne les différents départements
frontaliers qui présentent une situation similaire. On regroupera ces
départements en deux régions. La première comprendra les départements du Nord,
du Nord-est et du Centre. La deuxième réunira les départements du Sud, de la
Grand-Anse et des Nippes. Ces deux régions continueront à fonctionner
normalement à l’intérieur de leur territoire sous les hautes surveillances des
autorités locales et nationales tout en conditionnant les déplacements vers les
autres territoires infectés. C’est exactement cette méthode que la Chine a
utilisée. Les résultats ont été efficaces. Ce n’est pas un secret d’ailleurs.
Voici ci-dessous, la carte de contamination évolutive d’Haïti
Comment contrôler les échanges interdépartementaux ou interrégionaux ?
Etant
donné qu’il est nécessaire de faciliter l’approvisionnement entre les
départements et les régions et que cela ne peut pas se faire sans le contrôle
de l’Etat, un dispositif sera installé à cet effet. Sur chaque axe routier
reliant les territoires infectés et non infectés, l’Etat installera un point de
contrôle sanitaire et policier. Dans chaque point de contrôle, il y aura une
équipe composée des policiers et des agents de santé formés en circonstances.
Seuls les Ambulances, les voitures transportant les malades, les véhicules de
ravitaillement ou les camions transportant des provisions ou des marchandises
seront autorisés à traverser les points de contrôle. Toutefois, il faut noter
que tout doit être testé et désinfecté à l’entrée et à la sortie de ces points
de contrôle. Cela concerne les marchands et les chauffeurs, ainsi que les
« produits » et les camions.
Les
voyageurs en provenance des zones infectées devront se doucher et se changer
avant de traverser les points de contrôle. Un dispositif répondant aux normes
sanitaires sera installé à cette fin dans chaque point de contrôle. Il est tout
aussi important de limiter les voyages dans le temps pendant la journée, soit
de 6h AM à 6h PM. Au-delà de cet intervalle, aucun voyageur ne sera autorisé à
franchir ces points de contrôle.
Un
dispositif peut être envisagé pour contrôler la circulation entre les
départements Nord-ouest/Artibonite par rapport à l’Ouest, le département le
plus touché et Sud-est par rapport à l’Ouest et le reste du Sud juste pour
limiter la propagation du virus à grande échelle c’est-à-dire de l’Ouest vers
l’Artibonite, le Nord-ouest et le Sud-est. Voilà, à notre avis, les mesures à
prendre en compte dans cette situation de crise.
En
guise de conclusion, des mesures parallèles et complémentaires peuvent être
prises par le Gouvernement haïtien en vue de faciliter la gestion de l’urgence
sanitaire et pour accompagner la population haïtienne. Puisque le risque zéro
n’existe pas, nous tenons à préciser que notre proposition ne vise pas à
empêcher la propagation du virus sur tout l’entendu du territoire national,
mais à la limiter au maximum et du même coup,
de faciliter les activités économiques dans certaines zones afin de
soulager la misère des populations les plus démunies.
Auteurs :
Francilien BIEN AIME
Doctorant Sciences Po Bordeaux
Renan Anglade CHARLES-CIUS
Master Communication publique et politique
Université Bordeaux Montaigne
01/04/2020
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Sites consultés
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