Greta Thunberg, la “petite voix” capable de tout changer

Greta Thunberg, la “petite voix” capable de tout changer

Greta Thunberg says EU is 'pretending' to tackle climate change ...Depuis une année déjà qu’elle sillonne le globe, allant de ville en ville dans les quatre coins du monde, cette adolescente en courroux démonte les oreilles des plus puissants dirigeants politiques du monde, avec son message vibrant, tonitruant, son cri d’alarme qu’il faut faire ce qui doit être fait pendant qu’il est encore temps pour sauver la planète. Armée seulement de son micro, la «petite voix » de Greta Thunberg, jeune écolière suédoise militante pour la lutte contre le réchauffement climatique, se fait entendre, inspire, et mobilise des milliers voire des millions de personnes dans le monde entier en vue d’une action globale pour sauver le futur de la planète Terre. Du haut de ses 16 ans, Greta Tintin Eleonora Ernman Thunberg est en effet beaucoup entendue, très admirée, souvent critiquée, parfois écoutée, mais du moins ne laisse personne indifférent.

Greta Thunberg Recovered From Mild Coronavirus COVID-19 ...Depuis l’été 2018, cette dernière mène une campagne acharnée contre ce qu’elle considère comme inaction et laxisme de la part des dirigeants politiques face aux changements climatiques qui pourtant sont un réel danger pour l’avenir de la planète. « Quand je serai grand, je voudrais vivre » s’exclame-telle au sommet de la COP25 à Madrid, le 9 décembre dernier. Quand elle parle de sa peur du réchauffement climatique, des dangers qu’encourt la planète et de la responsabilité des adultes quant à l’héritage qu’ils laissent aux jeunes, l’adolescente émeut, conscientise et gifle en même temps les responsables politiques. C’est une voix qui inspire, qui mobilise, qui conscientise, à la tête des dizaines de manifestations partout dans le monde et dans les tribunes des plus grands forums internationaux, de telle sorte que les médias internationaux en parlent comme l’ «Effet Greta Thunberg ». Mais si elle est très entendue, elle n’est pas tout aussi bien écoutée, car les résultats sont encore difficilement perceptibles. Toutefois, participant à ce nouveau sommet sur le climat, et surtout après son retentissant discours à l’ONU en septembre dernier, cette «petite voix » sera-t-elle capable de tout changer ?

De la grève scolaire à la grève mondiale pour le climat.
Après avoir lancé seule la «SKOLSTREJK FÖR KLIMATE », grève d’école pour le climat, le 20 août 2018 devant le parlement suédois `à Stockholm, Greta Thunberg a vite acquis une renommée mondiale pour sa détermination et l’inspiration que son mouvement, désormais la grève du vendredi pour le climat, insuffla aux jeunes du monde entier. Chaque vendredi dans diverses villes européennes puis du monde, des dizaines de milliers d’étudiants emboitent le pas toujours plus nombreux dans le mouvement. Friday For the Future, directement inspiré de Greta. Lequel mouvement devient l’initiative qui coordonne désormais le plus de mobilisations mondiales à ce jour. De la grève scolaire elle passe donc à la grève mondiale pour le climat, avec des manifestations coordonnées dans plusieurs pays le même jour. Le nombre cumulé de participants a franchi le seuil des 2 000 000 le 15 mars 2019. Greta Thunberg a le don de convaincre, de percer et de toucher par la parole. L’écologiste Yann Arthus-Bertrand qualifie d’ailleurs la jeune fille de 16 ans de « miracle » pour la planète.

ONU, COP25, l’effet Greta Thunberg réclame du changement
C’est lors de son intervention au sommet sur le climat de l’ONU le 23 septembre 2019 que l’activiste écologiste a le plus frappé les ouïes : Comment osez-vous ? Fustigea-t-elle d’un regard courroucé, s’adressant aux chefs d’États réunis. Charismatique et humble, la jeune Greta est encore admirable au sommet de Madrid où elle déclare, entourée d’autres jeunes activistes comme elle venus de plusieurs contrées «c’est notre devoir moral de profiter de cette attention médiatique et donner la parole à ceux qui ont besoin de raconter leur histoire ». En effet, ces jeunes qui l’accompagnaient ont eu beaucoup à dire sur la situation inquiétante de leurs communautés respectives touchées par le réchauffement climatique. Venus des Philippines, de l’Ouganda, des Iles Marshall, ces jeunes réclament du changement réel dans les politiques de réduction des gaz à efft de serre, du changement dans la politique économique des pays développés, une « justice climatique » pour ceux qui sont les plus vulnérables.

Ortiz: Greta Thunberg sticker indicates toxic masculinity, rape ...PERSONNALITÉ DE L’ANNÉE 2019
C’est donc sans surprise ce mercredi 12 décembre que le magazine américain TIMES désigna la jeune Greta « Personnalité de l’année 2019 ». Sa militance
au niveau mondial contre le réchauffement climatique a été en effet l’un des faits les plus marquants de cette année. La jeune activiste fait donc pour la deuxième fois la couverture de TIMES, sous le gros titre « Le pouvoir de jeunesse ». Elle devance dans le classement plusieurs grandes personnalités, dont le président américain Donald Trump, la députée américaine Nancy Pelosi ou encore la star du football américain Mégane Rapione. Depuis la création de cette distinction en 1927, c’est la première fois qu’elle est attribuée à une personnalité aussi jeune. Capable d’inspirer et d’insuffler des idées nouvelles Greta Thunberg est également capable de promouvoir beaucoup plus que la lutte contre le réchauffement climatique. A l’occasion de la journée mondiale de la sensibilisation à l’autisme le 2 avril 2019, la jeune militante, qui est également atteinte d’un syndrome autistique Asperger, a avancé que sans son autisme, elle n’aurait jamais commencé la grève scolaire, parce qu’elle aurait été « comme tout le monde ». « Dans de bonnes circonstances (la différence) peut être un super pouvoir ». Cette déclaration inspire déjà ceux qui sont adeptes de la neurodiversité. « Nos sociétés doivent changer, nous avons besoin de personnes capables de sortir des schémas établis et nous devons commencer à prendre soin les uns des autres. Et accepter nos différences » conclut-elle dans son post sur Instagram. Inspirée aussi par elle, la grève mondiale du vendredi comporte comme objectif d’exiger la réduction de l’âge de voter à 16 ans, afin de permettre aux jeunes de participer aux décisions politiques qui concernent l’avenir de la planète.
Car, disent-ils, nous, les jeunes, allons hériter de ce que les adultes d’aujourd’hui vont nous laisser et il sera peut-être trop tard.


Daniel TOUSSAINT
Étudiant en Science Politique/ INAGHEI
Rédacteur de « Les Cahiers de l’INAGHEI »


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