Vers une compréhension de l'arrestation des étudiants de l'UEH

Vers une compréhension de l'arrestation des étudiants de l'UEH


Depuis les mouvements de protestation contre le régime en place, plusieurs secteurs du pays ont pris position par rapport à cette situation alarmante qui s’est dessinée sur ce triste tableau de la vie nationale, à un moment où l’on constate ce qu’on appelle « l’effondrement des seuils vitaux ». Le secteur évangélique, l'Eglise Catholique en particulier ,est sortie de son silence, réclamant comme bien d’autres secteurs le départ sans condition du président de la République tout en préconisant la tenue d’un véritable dialogue avec toutes les forces vives de la nation de façon à faire l'économie de la thérapie qu'il faudrait dans le traitement de ce mal profond .
Parallèlement, certains étudiants ont rejoint la bande de la mobilisation et ont réussi en peu de temps à attirer l’attention de l’opinion publique et des médias…
On est le jour de leur sortie. Leur point de rencontre était préalablemnt bien défini. Ils étaient à peu près une cinquantaine d'étudiants quand ils ont commencé à déambuler dans les différents endroits strategiques et ciblés de la Capitale. Arrivés du côté de Bois Vernat, aux environs du local de la radio Quiskeya,certains d'entre eux ,d'après les informations disponibles, ont lancé des pierres en direction du local de l'Institut Français. Ceci semble justement être une manière de faire passer leurs revandications, bref.

Par ailleurs,  l’arrestation de quatre d'entre eux par la police a suscité de vives réactions de la part de plus d’un. D’une part, le Rectorat de l'Université d'Etat D'haïti (UEH) a rendu publique une note dans laquelle il a rejeté toutes les rumeurs faisant croire qu'il serait à la base de l'arrestation de ces étudiants. Pourquoi une telle reaction? Par quoi serait-elle motivée ? Pourquoi le terme « Étudiant » n’apparait-il même pas dans cette postion rendue publique ? Bon nombre d’autres interrogations pourraient s’ajouter à la liste…

En effet, à force de vouloir ignorer l'existence de ces étudiants et minimiser leur mouvement, le rectorat a justement estimé normale cette façon de traiter ces étudiants. Contrairement à ce qu'il aurait dû faire , il rejette neanmoins même l'idée de présenter sa sympathie aux étudiants malmenés. Cette manière de faire n’est-il pas un moyen d'ignorer totalement l'existence de ces étudiants au sein de l'Université d'Etat d'Haïti (UEH). Parallèlement, Cette note laisse présager que dans les faits il s'agit d'une connivence entre le Rectorat et les hauts gradés de L'Etat comme c’est le cas pour d’autres secteurs . Cette action pourrait être un moyen de mettre une rupture à toute autre tentative de protestations anti-gouvernementales de la part d’autres étudiants.

D’autre part, la sortie de l'ambassade de France en Haiti à travers sa note rejetant toutes les informations faisant croire qu’elle aurait intimé l’ordre de  cette arrestation a mis l’huile sur le feu. Rappelons toutefois qu’il s’agit de la parole d’un diplomate et que les diplomates adoptent très souvent l'attitude Ponce Pilate malgré leur implication dans certains dossiers polémiques.

En effet, si les proches du pouvoir en place profitent des arrestations illégales pour augmenter la peur de la population , sans nul doute, ils se sont trompés dans leur diagnostic de la bonne cause du soulèvement général du peuple.
La sortie de l'ambassade de France n’a fait qu'envenimer la plaie déjà malsaine et brûlante. L'indignation d’autres étudiants s’est même fait sentir  à travers des propos malsains lancés à l’endroit de la mission diplomatique et allant même jusqu’à soutenir l'idée de l’éventualite d’une autre bataille de Vertières– l’histoire peut se répéter, affirment-ils-. Mais que doit-on retenir en fin de compte ?

Aujourd'hui, en tout état de cause, la prise du pouvoir doit enfin être pensée au-delà même des intérêts personels immédiats. Quels sont donc ,en agenda,les projets porteurs à même de faire naître la nouvelle société d'opprtunités égales pour tous ? Et les plus vulnérables, pataugeant dans cette misère, que peuvent-ils espérer de cette lutte ?
La solution doit être sans équivoque. On doit opter pour une démocratie prospère et un Etat de droit pour éviter toute forme de transition visant à tenir les masses defavorisées au bord de ce gouffre et surtout dans cette misère sans fin.


Evens ROMELUS,
Étudiant en Administration Publique/INAGHEI

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